Italian Ambassador and post event manager au Concours Mondial de Bruxelles.
Event Coordinator chez Vinopres SA.
Project Manager du Sake Selection by Concours Mondial de Bruxelles.
Entrevue réalisée par Susana Ochoa Vega, La Beauté du Vin.
- Venez-vous d’une famille liée au vin?
Non pas du tout bien qu’étant née à Bordeaux! Mais le vin dans ma région fait partie de notre histoire, de notre patrimoine culturel, économique et social et chaque bordelais né avec une bouteille de l’année de sa naissance dans son berceau !
- Comment avez-vous découvert votre intérêt pour le vin?
Le vin a toujours fait partie de mon quotidien. Ma vraie première expérience professionnelle a débuté avec la gestion du budget des Premières Côtes de Bordeaux lorsque je travaillais dans une agence de communication bordelaise, je vivais alors ma première expérience professionnelle. C’est à ce moment que j’ai su que le monde du vin m’accompagnerait pour longtemps!
- Avez-vous étudié l’alcool?
Je n’ai pas suivi de formation dédiée à la dégustation et à la connaissance spécifique du vin. Par contre j’ai eu la chance d’être entourée très vite d’excellents dégustateurs et de créateurs de vins qui m’ont généreusement transmis une partie de leur savoir et de leur passion.
- Parlez-nous de votre travail, quel est votre rôle, votre charge?
J’ai plusieurs responsabilités au sein de la société Vinopres SA Je suis avant tout L’Ambassadrice Italie du Concours Mondial de Bruxelles, c’est un rôle très important vu que l’Italie est le plus grand producteur de vin. J’ai en charge la promotion des activités du Concours Mondial de Bruxelles auprès des producteurs de la péninsule. Je suis aussi de très près les acteurs du marché national des acheteurs aux journalistes en passant par les sommeliers et les prescripteurs de façon à suivre l’évolution du marché italien et répondre à ses attentes.
J’ai aussi en charge de la création et gestion des événements internationaux que nous proposons aux producteurs qui ont reçu une médaille à nos concours.
Il y a quelques années l’expertise du Concours Mondial a séduit des interlocuteurs japonais qui nous ont demandé de réfléchir à un événement qui puisse donner au saké nippon une visibilité nationale et internationale, c’est ainsi qu’est né le Concours Saké Sélection! C’est avant tout un vrai travail d’équipe, j’ai la chance et l’honneur de coordonner l’ensemble du projet et d’être la référente pour nos échanges avec les partenaires japonais. C’est une nouvelle corde à notre arc que je suis fière de pouvoir “jouer”.
- Est-ce que vous gérez les concours ou aussi les salons?
La société Vinopres SA qui existe depuis plus de 40 ans est une agence de communication spécialisée dans le Food and Beverage, l’organisation des concours est l’une de ses activités mais nous gérons aussi la communication et l’événementiel à l’international de nombreuses appellations vitivinicoles européennes. Notre filiale en Chine ainsi que notre Wine Bar by Concours Mondial à Mexico sont des outils majeurs pour proposer des actions ciblées et concrètes à nos clients. Notre activité est basée sur des outils divers dont le but premier est de soutenir les producteurs dans leur conquête de nouveaux interlocuteurs commerciaux et de leur donner des outils pour être reconnus sur les marchés export.
- Dans votre parcours, quelle a été la plus belle expérience?
Les plus expériences en ce qui me concerne sont les expériences humaines, c’est un peu le moteur de ma vie professionnelle, elles comptent beaucoup pour moi. Récemment j’ai été en contact avec un producteur italien qui comme beaucoup d’entre eux gère seul et avec peu de moyens la gestion de la propriété familiale. Il est sur tous les fronts tous les jours de la semaine dans le vignoble, dans les chais, s’occupe de la comptabilité et de la commercialisation de ses vins. Je savais que ses vins étaient prêts pour participer à un concours international et j’avais passé beaucoup de temps à le convaincre de participer au CMB. Mon insistance avait eu raison de ses peurs et au moment des résultats j’ai découvert que son vin avait obtenu la plus haute récompense! Lorsque je lui ai annoncé par téléphone le succès qu’il avait remporté je ne sais pas qui était le plus ému de nous deux!
- Quel a été le plus grand défi?
Mon plus grand défi est chaque jour remis en question, il s’agit pour moi d’obtenir la reconnaissance des professionnels internationaux et des producteurs italiens avec lesquels je suis en rapport quotidiennement. Lorsque je réussis à les mettre en rapport et que le “matching” fonctionne alors je suis comblée.
- Quel est l’impact positif du Covid dans les concours?
Pendant les deux années que nous venons de vivre au niveau planétaire l’incertitude commerciale, économique et sociale a atteint son paroxysme. L’image stable et sérieuse du Concours Mondial de Bruxelles, les opportunités de reconnaissance qu’offrent les médailles décernées et notre ténacité à continuer à organiser notre événement a permis aux producteurs du monde entier de pouvoir présenter leurs nouveaux millésimes et de simplement confirmer leur existence dans le monde vinicole.
- Lors de la pandémie, qu’est-ce qui vous a manqué le plus?
C’est une réponse bien banale que je vais faire car nous avons tous pensé et ressenti la même chose : le contact, les rencontres face à face, les échanges, les voyages professionnels, les découvertes, les émotions partagées…
- Combien de jurys et de producteurs vous gérez?
Cela dépend des concours mais pour ce qui est du Concours Mondial de Bruxelles nous gérons à chaque édition 350 dégustateurs en provenance de 53 pays et plus de 10 000 vins qui représentent toutes les régions de production de vin au niveau planétaire.
- Quelles sont les différences parmi les concours que vous réalisez?
La rigueur, le suivi, la représentation internationale et la promotion des médailles sont le tronc commun à tous les concours qui portent le label “Concours Mondial”, ce qui change c’est la typologie des produits mis en compétition. Nous organisons par exemple le Concours Mondial du Sauvignon où seuls les vins produits avec un minimum de 51% de sauvignon blanc peuvent entrer en compétition. Les dégustateurs invités sont spécialisés dans ce cépage qui tout autour du globe revêt milles facettes. Nous organisons aussi le Concours Mondial Spirits Selection qui lui est focalisé sur toutes les productions d’alcools de la Chine à la France en passant le continent américain et aux productions des pays de l’Est.
- Environ combien d’échantillons recevez-vous lors des concours durant l’année?
Tous concours confondus ce sont 15 000 étiquettes que nous traitons chaque année, si on considère qu’en moyenne ce sont 3 bouteilles par étiquette présentée en compétition, je vous laisse faire le calcul du nombre de bouteilles que mes collègues de la logistique doivent manipuler chaque année!
- Combien de producteurs vous gérez?
Nos activités sont divisées par marché de référence, en ce qui me concerne sur l’Italie, je travaille sur une base de données de presque 10 000 producteurs, c’est bien loin des 300 000 exploitations vinicoles présentes sur la péninsule! J’ai encore beaucoup de travail à faire.
- Comment avez-vous gagné la confiance des producteurs?
J’ai la chance de collaborer avec une société qui jouit d’une bonne réputation en Italie mais aussi dans la plupart des marchés consommateurs de vin. Le Concours Mondial de Bruxelles a développé tout au long de ses 30 années d’existence sa crédibilité tant au niveau de la communauté des producteurs, qu’au niveau des opérateurs (importateurs, acheteurs, distributeurs, journalistes et sommeliers, etc.). Je m’applique à être l’ambassadrice de ce succès et de cette notoriété en continuant à répondre aux attentes de nos interlocuteurs avec professionnalisme et engagement personnel.
- Les concours, sont-ils réalisés pendant toute l’année ou ils sont saisonniers?
L’organisation et le déroulement des concours monopolisent les équipes de Vinopres SA toute l’année mais la plupart se déroulent entre mars et septembre.
- Après la pandémie, quel est le premier concours ou salon réalisé par l’organisation?
Nous n’avons jamais arrêté la réalisation des concours, je sais que c’est une grande chance que nous avons eue car le monde de l’événementiel a été fortement touché par la pandémie.
- De quoi s’agit-il le salon Wine Paris?
La particularité du Concours Mondial de Bruxelles est d’organiser durant l’année des événements de promotion réservés aux producteurs dont le vin a été couronné de succès au concours. C’est dans ce cadre que nous avons participé au salon Wine Paris avec des producteurs en provenance des grands pays producteurs (France, Espagne, Italie et Portugal) mais aussi du Mexique de la Hongrie et de la Roumanie, dans ce cas précis nous avons illustré dignement notre slogan : “United Nation of Fine Wines”.
- Avez-vous l’intention, dans un avenir rapproché, de vous présenter au Canada?
Le Concours Mondial de Bruxelles a un lien très privilégié avec le Canada. C’est lors d’une rencontre au Canada lors d’une des premières éditions de Sélections Mondiales que Louis Havaux journaliste et Président à ce moment de Vinopres SA a été convaincu par Ezio Rivella, œnologue italien de réputation internationale, à se lancer dans le projet du Concours Mondial de Bruxelles. C’est avec fierté et enthousiasme que nous pourrions envisager de participer à un événement en terre canadienne avec des producteurs internationaux. Le marché canadien est un marché d’experts et de connaisseurs et nous avons d’ailleurs quelques-uns de vos meilleurs professionnels qui participent en tant que dégustateurs aux éditions du Concours Mondial.
- Quelle est votre plus grande passion professionnelle?
Ma passion professionnelle c’est de créer des connexions, des liens, du business entre l’acheteur et le producteur, et entre le consommateur et le producteur tout en réussissant à valoriser un territoire dans son ensemble. Je pense qu’aujourd’hui plus que jamais, la notion de globalité est indispensable nous sommes tous hyperconnectés au monde et ma passion se décline autour de tout ce qui caractérise un lieu, son histoire, ses hommes et femmes, ses produits, ses paysages, etc. En mettant en place une communication globale on arrive à abattre les frontières et à partager mieux et pour plus longtemps.
- Nommez quelques personnalités du domaine qui vous ont marqué et pourquoi?
J’ai pu rencontrer des personnalités qui ont marqué l’histoire du vin en Italie d’Ezio Rivella à Marco de Bartoli, pour citer les plus connus, mais aussi des personnalités moins médiatisées et qui ont enrichi mes connaissances et qui continuent à nourrir mon activité au quotidien. J’ai pour passion personnelle la musique et le cinéma et j’y trouve aussi beaucoup d’inspiration pour les activités professionnelles : beaucoup d’acteurs et de chanteurs ont investi dans des propriétés vinicoles et vivent leur passion pour le vin (il Palagio, Sangue d’Oro, Two Paddocks, Coppola Winery, Château de Tigné, etc.).
- À votre avis, quelle est La Beauté du Vin?
Le vin c’est la joie et la convivialité qu’il apporte à chacun d’entre nous, sa beauté réside dans le fait qu’il a la capacité de créer du lien entre des personnes de tous horizons sociaux, il facilite le dialogue et repousse les limites culturelles en facilitant les échanges : le vin est à lui seul un grand communicateur !